do the Dean

pb220054Il est entré dans cette chambre d’hôtel avec un grand sourire. Sans tarder, nous avons commencé à répéter, il savait ses parties sur le bout des doigts. Puis, se dirigeant vers la salle de bain, il marqua l’arrêt près du journal qu’on glisse obligeamment sous les portes, dans ces hôtels : USA today, ou dans le genre, avec photo de GW Bush en une. Il se tourna vers nous, disant simplement, les gars, je suis vraiment désolé, je m’excuse pour ce type.
Nous venions, François Corneloup et moi, de faire la connaissance de Dean Magraw, scintillant guitariste de St Paul-Minneapolis, adorable convive, imitateur recherché (de Niro : un régal), conscience politique infaillible.
Peu de temps après, en France, nous avons eu l’occasion de lui rendre cette politesse, bien que pas plus que lui responsables de la montée de la vulgarité, de la morgue et de la brutalité vers le pouvoir.

Dean s’arrête de jouer pendant l’année qui vient, on peut avoir des nouvelles ici. Et l’aider, aussi, illustration discrète et digne de nos discussions sur les politiques de santé.

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traversée des mots

OLYMPUS DIGITAL CAMERAEn salut à François Bon, parti récemment pour le Nouveau Monde, ces extraits de Peur (quel chemin de ce texte vers la Nouvelle France ?), à Poitiers (Carré Bleu) le 26 novembre 2008.

Plus sur le projet, ainsi que le CD toujours disponible.

images et sons, retours slamés

Les buveurs d’Holbein remplissent leurs coupes avec une sorte de fureur pour écarter l’idée de la Mort, qui, invisible pour eux, leur sert d’échanson. Les mauvais riches d’aujourd’hui demandent des fortifications et des canons pour écarter l’idée d’une jacquerie, que l’art leur montre travaillant dans l’ombre, en détail, en attendant le moment de fondre sur l’état social. L’Eglise du Moyen Âge répondait aux terreurs des puissants de la terre par la vente des indulgences. Le gouvernement d’aujourd’hui calme l’inquiétude des riches en leur faisant payer beaucoup de gendarmes et de geôliers, de bayonnettes et de prisons.

George Sand, La mare au diable.

Tout à coup, dans un détour de travail, cette lecture, et l’idée de slamer George Sand, puis des retours mémoire sur les expériences de lecture de l’année passée. Retrouver cette résonnance, et en attendant les prochaines fois, quelques vidéos en ligne (nouveauté de l’été…).

Dominique Pifarély Trio, avec Pierre Baux et D’ de Kabal, 11/2/09, Jouy le Moutier. Extraits…

Dole, solo (sons, échos)

solo_dole

Drôle de clivage, penser au concert et penser sur le concert simultanément, bizarrerie de la concentration : à un moment, il m’est venu que quand même, quel culot il faut, ces gens sont là pendant 1h15, à écouter ce type raconter seul ses histoires, à deux encore, on se raconte mutuellement des trucs, mais là, mes constructions, ils s’y promènent, tu crois ? Mais c’est sans doute là qu’on peut indiquer le plus intimement, le plus exactement, où on tente d’aller. Une intention dans chaque son, pourquoi insister sur celui-ci, développer cet autre, passer vite sur celui-là et, au-delà des mémoires de formes qui ressurgissent, c’est peut-être un temps, une possibilité de regard poétique sur le monde qui se fait jour chez l’auditeur, plus actif que jamais.

Essentiel est le rapport à l’instrument. C’est ce rapport seul qui est en mesure de conduire le discours, d’extraire de soi ces “mémoires accumulées”, de faire surgir, de temps en temps, le non-encore advenu, ce lien qui seul met la pensée en marche, pointe l’émotion qui vient. Le rapport au pinceau, au stylo, au clavier à présent, est-il différent — hors l’impossibilité de retoucher l’improvisation ? Mettre à jour ce qui reste souvent secret d’un travail technique humble et rigoureux, de quelque manière qu’on le mène : un peu l’atelier du musicien.

Merci à Jazz et musique improvisée en Franche-Comté, et Philippe Romanoni : pas si courant, la possibilité d’un concert solo…