éducation artistique, université et brutalité institutionnelle

Vacataires de l’université en lutte

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le sarkosysme dans les têtes

Agir plutôt que penser : dans sa fascination de l’action, le sarkozysme véhicule une dénonciation de toutes les idéologies. Là est peut-être le pire des dangers. Car cette attitude attaque la pensée elle-même. Le temps est fait pour travailler. Travailler plus et penser moins. Cesser de bâtir des systèmes qui ne servent à rien. (Serge Portelli, Le sarkozysme sans Sarkozy, Grasset).

L’ancien président n’a pas fait grand-chose (à part détruire ce qu’il pouvait…), n’aura pas été grand-chose. Simplement le condensateur d’un mouvement de fond qui le précédait, ou plutôt qui précédait son élection, avec lequel il s’est progressivement construit, probablement. Pour cette raison, il n’est pas la pire chose qui nous soit arrivée : ce qui agit comme puissance négative, désespérante, c’est plutôt cet état d’esprit déjà présent, qu’il a incarné, cette chose qu’on a post-nommée sarkosysme, qu’il a simplement reprise à son compte, exprimée, mise en actes, autorisée. 

Pourquoi cet exorde ? Les vacataires du CFMI de Poitiers, dont je suis, sont actuellement en conflit avec l’administration de l’université de Poitiers, à laquelle il est rattaché, dans la composante Sciences Humaines et Arts.

J’interviens au CFMI depuis 13 ans, à l’invitation de son directeur, Christophe Vuillemin. J’y ai découvert une vraie mission musicale militante, des collègues engagés, et un rapport unique avec les étudiants. C’est, sans aucun doute, la raison qui m’a fait avaler des couleuvres pendant si longtemps…

Année après année, les problèmes se sont succédés. Dossier d’intermittent bloqué à plusieurs reprises à Pôle Emploi faute d’attestations d’employeur, basculement dans le régime général il y a 2 ans (ce que recherche Pôle Emploi au moindre prétexte : faire diminuer le nombre d’ayant-droits relevant du régime de l’intermittence à la moindre occasion…), paiements très en retard, bien plus que les 2 mois minimum dus au Trésor Public (…), remboursements de frais aléatoires, contrats et fiches de paie qui ont même fait ricaner les agents de Pôle Emploi (du genre : c’est quoi, ce truc ?…).

L’attitude hautaine, méprisante de l’administration a fait déborder le vase : il est en effet trop facile pour eux de manipuler des chargés de cours qui viennent des quatre coins du pays et même de Belgique, et qui ne se croisent presque jamais, chacun pensant être le seul malchanceux de l’histoire.

En l’occurrence, cette administration, avant et après changement de président (on parle là de l’université, n’est-ce pas…), se comporte à l’égard des vacataires comme un patron moyen formé aux séminaires du MEDEF : autoritarisme, absence d’écoute, et — surtout — non respect du code du travail (voir l’introduction de ce billet…). Soutenus par le syndicat SUD, nous essayons donc de rompre avec cette précarité qui est l’arme des gens de pouvoir.

Préserver le travail que nous faisons au CFMI, qui a tout à voir avec l’éducation artistique tellement vantée dans les projets politiques, c’est aussi ne pas accepter plus longtemps ce dédain de la culture, de ses acteurs et de ses formateurs.

Vous pouvez consulter le site que nous avons mis en place, et apporter, si vous le voulez, vos témoignages, histoire de rappeler la situation globalement scandaleuse des vacataires de l’université dans ce pays…

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