(Nehna wel Amar wel Jiran, Nous, la lune et les voisins, est un hommage à une célèbre chanson de Fayrouz).
L’an dernier,quelqu’un leur avait dit : “Gratuit ? Mais pourquoi ? Pourquoi ne faites-vous pas payer ?”. Il n’avait pas eu l’air de comprendre pourquoi c’était important, surtout dans un pays où la tradition d’hospitalité n’est pas un vain mot, d’appliquer, une fois n’est pas coutume, ce principe au partage de l’art et d’ouvrir l’accueil d’un quartier de la ville, plus précisément d’un escalier, de deux ruelles, d’un jardin minuscule et d’une école…
Installations photographiques sur les murs et dans un vieux garage, témoignages en images et récits de la vie des habitants, souvenirs des épreuves traversées mais aussi les enfants qui installent et construisent avec nous — ce jeune garçon qui joue du tambour dans la nuit et fait danser cette vieille dame, réfugiée à Beyrouth depuis 3 mois —, cette chorégraphe qui présente sa troupe de jeunes danseurs, théâtre dans la rue, ces jeunes syriens, éclairagiste, sculpteur ou architecte, qui viennent tous les jours travailler, créer, inventer, rêver sans oublier le réel apocalyptique tout proche, ces voisins qui repeignent et préparent saj, manouché, taboulé et café, le vieux Kamil qui chante comme chaque année, ce collectif de photographes qui me donne ses images de la ville à improviser, tous ces beyrouthins, chaque soir, qui viennent en nombre quand en ville on dit les gens trop inquiets pour sortir, et S., arrivé de Damas il y a 6 mois, qui sursaute quand une moto pétarade, mais nous dit : “Ca m’a fait revivre”.
Lire Au Liban, vivre malgré tout
Et sur le site de Maud Hufnagel, marionnettiste, fidèle des aventures beyrouthines.
Très bel album en noir et blanc … Merci ! malheureusement le diaporama est très lent…