album released in august 2015 :
Time Before And Time After
by Steve Lake, ECM Records
French violinist Dominique Pifarély returns to the label with an outstanding solo violin recital, drawn from performances at the Auditorium Saint-Germain in Poitiers and Cave Dimière in Argenteuil. The music is totally improvised – apart from a free interpretation of the jazz standard “My Foolish Heart” by Victor Young – and it roves through a range of moods and atmospheres, textures and tone colours, dynamically and unpredictably.
Solo performance has been a major part of Pifarély’s work in recent years. Amid the abstract playing, and the obvious deep involvement with the play of sounds and extended techniques, messages from the deep musical past emerge, sometimes including hints of the baroque.
Le violoniste français Dominique Pifarély revient sur le label avec un remarquable récital de violon solo, tiré de ses prestations à l’Auditorium Saint-Germain de Poitiers et à la Cave Dimière d’Argenteuil. La musique est totalement improvisée – à l’exception d’une interprétation libre du standard de jazz “My Foolish Heart” de Victor Young – et traverse une gamme d’humeurs et d’atmosphères, de textures et de couleurs sonores, de manière dynamique et imprévisible.
Ces dernières années, les performances en solo ont constitué une part importante du travail de Pifarély. Au milieu du jeu abstrait et de l’implication profonde et évidente dans le jeu de sons et de techniques étendues, des messages d’un passé musical profond émergent, incluant parfois des allusions au baroque.
Press
- “Un concerto come questo è raro da sentire perché restituisce il senso profondo della musica come esperienza solitaria e totalizzante, un’esperienza non più eroica o celebrativa del sé, ma profondamente umana, toccante e inquietante allo stesso tempo.” “Un concert comme celui-ci est rare, en ce qu’il restitue le sens profond de la musique comme expérience à la fois solitaire et totalisante, une expérience non pas “héroïque” ou de célébration de soi, mais profondément humaine, touchante, et en même temps troublante.” (Francesca Odilia Bellino, Altri Suoni, 24 avril 2015).
- “De son archet, d’entre les cordes, sortent des mots. Ils se bousculent, ils s’attirent et s’opposent, ils se regardent, ils se parlent ; et ils nous parlent. En grammairien précis de l’improvisation, il écrivit son texte, un texte à la syntaxe dense qui porta l’émotion.” (Yves Dorison, culturejazz.fr, 2022).
Le geste improvisé est un geste purement poétique. Il n’a besoin que de sons, et du long travail de creusement et d’accroissement de sa langue qui, en solo, conduira le musicien là où il peut indiquer le plus intimement, le plus exactement, où il tente d’aller. Une intention dans chaque son, pourquoi insister sur celui-ci, développer cet autre, passer vite sur celui-là et, au-delà des formes qui ressurgissent dans la mémoire, c’est peut-être un temps, une possibilité de regard poétique sur le monde qui se fait jour chez l’auditeur, plus actif que jamais.
Essentiel est le rapport à l’instrument. C’est ce rapport seul qui est en mesure de conduire le discours, d’extraire de soi ces « mémoires accumulées », de faire surgir, de temps en temps, le non-encore advenu, c’est ce lien seul qui met la pensée en marche, pointe l’émotion qui vient. Le rapport au pinceau, au stylo, au clavier à présent, est-il différent — hors l’impossibilité de retoucher l’improvisation ? Mettre à jour ce qui reste souvent secret d’un travail humble et rigoureux, de quelque manière qu’on le mène : un peu l’atelier du musicien.
Dominique Pifarély
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