Dominique Pifarély, violon, traitement numérique
François Bon, textes, voix
Michele Rabbia, percussions, traitement numérique
Philippe De Jonckheere, photographies, projection, traitements d’images
Sébastien Michaud, espace, lumière
Christophe Hauser, son, multidiffusion
Virginie Crouail, production
Production Archipels-Cie Dominique Pifarély en coproduction avec l’Allan, scène nationale de Montbéliard – Création à Ars Numerica, Montbéliard les 16 et 17 décembre 2010.
photos : Virginie Crouail
(plein écran et casque recommandés)
- Projet scénique, textuel, sonore, numérique, visuel, politique, musical, esthétique, onirique, improvisatoire, dans lequel il s’agit d’expérimenter la mise en rapport constante du texte parlé, de l’improvisation musicale et des images projetées.On voudrait créer les conditions d’un travail en mouvement perpétuel, toujours à reprendre, comme une traversée permanente des villes, lieux, circonstances, affects, rencontres, travail dans lequel les outils numériques tiennent une place centrale, dans leur capacité à faire s’inter-pénétrer sons, mots, images, lumière, et donc à déplacer les enjeux de la narration. Profusion et hasard dans le travail des images (voir desordre.net), numérique et web dans l’écriture d’un auteur d’aujourd’hui (voir tierslivre.net), traitement sonore en direct dans le jeu d’une musique “mixte” et improvisée : le violon bouscule la voix qui chevauche l’image qui résonne du bruissement électronique des percussions, la lumière découpe le son. Le projet de fond, c’est bien le passage du texte à un autre objet de « lecture dense », de la musique à un objet d’écoute stratifiée, de l’image à une mosaïque graphique dont chaque point donne accès à une mini-fiction.
On tentera également d’établir un lien avec les conditions du spectacle, ville, lieux, population.
Dominique Pifarély et François Bon
… d’ordre noir étendues grises la configuration répétée des rocades l’assemblage de pavillons selon modèle au choix les paroles usées dans la radio qui commentaient tout cela non pas ce que tu avais sous les yeux mais l’ordre plus général qui nous surplombe la concussion la guerre du monde le roulement ordinaire et ses irrégularités pour nous distraire : il n’y avait jamais eu disais-tu d’humanité sans crime de pouvoir sans vol et les pauvres compensations qu’on vous offrait vols bas prix plages comme sur les photos tout ce qui recommence identique les grands noms du sport et les publicités défilantes cela rutilait autant que les allées jaunes dans l’intérieur carrelage des supermarchés rayons bières rayons jouets foire aux vins semaine du blanc et empilades d’ordinateurs télévisions les écrans pour tout ce rutilera jusqu’ici bas dans votre voiture même la voix des commandeurs en petit on les rétribuait bien trop cher les politiques tu disais les politiques c’est mort : hommes à cravates, hommes tout nus trop lisses imagine les à poil tu disais à poil avec leur cravate tu disais…
François Bon