Violaine Schwartz, voix, et Dominique Pifarély, violon
Le mardi 29 mai 2012 à 19h, à la bibliothèque Elsa Triolet de Bobigny, étape de la résidence d’auteure de Violaine Schwartz, avec un récital Guérasim Luca.
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nouveau CD sur Poros éditions
En 2002, en marge du spectacle Anabasis, où les voix de Violaine Schwartz et de Pierre Baux se mêlent à un chœur de chambre et aux improvisations de 6 instrumentistes, nous inaugurons à Strasbourg ce duo, voix et violon sur des poèmes de Paul Celan.
Ne pas noyer la poésie sous une masse sonore trop volumineuse. Inventer, donc, une musique de peu – qui ne serait pas une musique pauvre. Il y a toute la musique souhaitable (possible) dans un violon. Un petit violon. Un violon de rien, là, quelques notes. Parfois au contraire violon volubile.
Puis, à Lyon, à l’occasion d’un projet sur Fernando Pessoa, Le passage des heures, nous nous lançons, toujours en duo, sur Ghérasim Luca, pour le festival “Les Intranquilles” de la Villa Gillet.
Parfois jouer ensemble : voix+violon. Parfois voix seulement (voix moins violon). Parfois seulement violon (et même remarque que précédemment). En effet, dans le cadre d’une expérience fondée sur la co-présence de la voix et du violon, sitôt que l’on n’entend pas le violon, on l’attend. Et de même de la voix, dont on se demande où elle va surgir quand seul se fait entendre le violon. Pas de système, de systématique. Ne pas s’interdire.
Il y aura d’autres occasions, notamment à l’Atelier du Plateau, où Gilles Zæpffel, en passeur qu’il était des alliances magnifiques de sons et de mots, nous donne l’occasion d’expérimenter encore.
Souvent c’est la lecture qui donne le tempo. Mais pas toujours. Voir (entendre) comment, en conclusion de son solo sur « Passionément », le violon impose (ou propose) à la voix le bégaiement de son phrasé. C’est-à-dire que la lecture de Luca par le violoniste a précédé la lecture de Luca par la lectrice.
Et c’est logiquement à l’Atelier du Plateau que nous enregistrons devant le public ce récital, comme Ghérasim Luca nommait ses propres performances, dont certaines furent enregistrées. Les “partitions” qu’il nous laisse sont ainsi faites de l’assemblage des mots sur le papier et de leur interprétation sonore par lui-même. C’est donc avec le plus profond respect pour le texte mais aussi avec la volonté de lui donner un éclairage subjectif, sans lequel pas de survivance possible à aucune œuvre sonore donnée à l’interprétation, que nous livrons ce travail.
Dominique Pifarély
Ne pas croire que tout est maîtrisé ; ne pas croire non plus que tout est improvisé. […] L’improvisation ne se confond en aucun cas avec le hasard. C’est une toute autre affaire. Mais qui risque la rencontre du texte et de la musique ne peut pas ne pas avoir affaire au hasard. Ou alors il faut écrire, fixer une fois pour toutes sur le papier, à la syllabe, à la note près le rapport ne varietur du texte et de la musique. Ce serait un mélodrame. Chanté, cela s’appellerait mélodie…
Yannick Séité, extraits du texte de pochette.
Commander Prendre corps (acdp 005, Poros éditions)
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On en parle aussi ici (tierslivre.net), et ici (Citizen Jazz).
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Et à part ça, Violaine Schwartz, comédienne, chanteuse, publie ces jours-ci son 1er roman, La tête en arrière, chez P.O.L., et on est plutôt fier de l’annoncer ici…
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… Et Yannick Séité vient, lui aussi, de publier “Le jazz, à la lettre” aux P.U.F.
Une continuité. La Roumanie découverte, effleurée. Celan et Luca, en/au retour. Parfait, on l’attendait.