Poitiers : faire le joint

En milieu de tournée, l’étape pictave permet de réunir le lointain (le déplacement) et le proche, soit deux temporalités différentes. Cet arrêt permet de faire intervenir Bruno Chevillon, Craig Taborn et Tim Berne sur le terrain de ces musiques à Poitiers, et on ne manquera pas de signaler la présence à leurs master-classes d’une trentaine de musiciens du CFMI et du conservatoire de Poitiers, des ateliers musicaux Syrinx, de la région (Niort, Parthenay), de Tours et de Paris. Manière de démontrer que la région, et ses acteurs, gagnent à l’ouverture sur le monde… La tentation est grande, en effet, en ces temps d’inquiétude financière, d’opposer le local, immédiatement apte à l’évaluation, au lointain, tenu pour plus vague.

DP, Craig Taborn, Matthieu Metzger et François Corneloup (venus en voisins), Matthieu Périnaud et Mathilde Coupeau (Jazz à Poitiers), Bruno Chevillon. Image : Tim Berne
DP, Craig Taborn, Matthieu Metzger et François Corneloup (venus en voisins), Matthieu Périnaud et Mathilde Coupeau (Jazz à Poitiers), Bruno Chevillon. Image : Tim Berne

2 comments

  1. Une Classe de Maîtres au Carré Bleu, un genre de carré d’as qui se pose à Poitiers pour qu’on puisse jouer et parler musique ensemble. De l’écoute partout, ce jour là; nous (les musiciens’ locaux’) les écoutons quand ils parlent, marmonnent, hésitent, cherchent leurs mots; eux (les musiciens ‘lointains’) nous écoutent quand nous jouons notre musique, nos paquets de notes qu’ils mettent sur la table et farfouillent dedans avec minutie, attention et immense respect. Les heures passent à penser avec des musiciens rompus à penser, faire et défaire l’improvisation comme l’écriture. A me frotter à eux, quelque chose déteint sur moi et je repars plus coloré, plus riche, plus serein et plus compliqué que je n’étais la veille. Dans les plis et replis de cette crise que ton blog dissèque âprement, il y a de ces îlots d’intensité qui tiennent du miracle. Merci!

  2. Merci, Nicolas… L’art de la rencontre, ce qu’on essaie de faire, simplement, comme la pratique du compagnonnage… Si c’était toujours comme ça, sans institution, sans “objectif”, sans contrat, sans évaluation, et sans… maîtres !

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