l’envol d’Icare

Avec le soutien indéfectible de Jazz à Poitiers, et en partenariat fidèle avec le C.F.M.I. de Poitiers :

Icare, premièreEn première partie, les étudiants de 1ère année du CFMI. Quelle meilleure réponse, on le répète tous les ans, à l’abaissement du désir d’art, de musique, de culture, que le travail de ces musiciens-intervenants ? Ce sont eux, en effet, qui iront porter auprès des enfants (mais aussi des amateurs) la vérité du geste musical, l’ouverture aux réalités les plus diverses de la musique, l’idée qu’il est possible, et nécessaire, de vivre des expériences esthétiques multiples, inattendues, intempestives, singulières, personnelles, loin des injonctions de l’industrie.

Témoignages des années précédentes ici, ici, et ici.

Icare est un désir ancien, né des rencontres avec de jeunes musiciens, anciens étudiants du CFMI ou participants des stages qu’Archipels organise à Poitiers depuis plusieurs années. A vrai dire, ils m’ont aussi gentiment sollicité, ce qui fait d’Icare leur orchestre, vraiment. “Amateurs”, pour ce qui les concerne, est un mot très insuffisant. Ce sont tous des musiciens engagés, certains encore en formation, d’autres exerçant le métier de musicien-intervenant, justement — justifiant ainsi pleinement le terme musicien dans l’intitulé de leur fonction —, d’autres encore pratiquant des esthétiques différentes et se frottant là à l’improvisation, ou de vrais “grands” amateurs, pour qui la musique est (simplement…) partie intégrante de leur vie.

Alors le plaisir qui est le mien de travailler avec eux est inestimable : juste faire de la musique.

A quoi sert donc une politique publique de la culture si son objet n’est pas d’abord de constituer un bastion de résistance aux forces de destruction de l’esprit, un havre d’humanité face aux périls linguistiques, identitaires ou industriels qui rongent les processus de création ? Or que voit-on ? uUne démocratisation de la culture qui, malgré des préceptes républicains empreints d’idéalisme et de générosité, se fracasse contre le mur de l’individualisme, des égoïsmes et des corporatismes ; une civilisation des loisirs qui nourrit de son économie mondialisée des armées entières d’artistes précarisés, pendant que des militants associatifs créatifs s’épuisent à quémander quelques milliers d’euros à des collectivités condescendantes, lesquelles exigent en retour allégeance et reconnaissance. Jean-Michel Djian, “Politique culturelle : la fin d’un mythe” (Gallimard, Folio).

Ce concert est dédié à ceux, militants associatifs ou pas, qui œuvrent à libérer la musique de toute instrumentalisation, commerciale ou institutionnelle : Matthieu, Mathilde, Miké (Jazz à Poitiers), Christophe, Sylvie, Laurent, Alex ( CFMI), Virginie (Archipels), Etienne (Cap Sud).

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P.S. : au fait, pour les esprits chagrins même si cultivés, on signale que de grands progrès ont été réalisés quant à la fabrication des colles ; on ne craindra donc pas que les ailes de cet Icare-là se détachent quand ses membres approcheront le soleil…

Charles Paul Landon - Dédale et Icare
Charles Paul Landon – Dédale et Icare

 

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