Jean-Louis Kuffer sur "Peur"

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Nous reprenons, en le remerciant, ce texte de Jean-Louis Kuffer, Lausanne (voir son site), à propos de “Peur” :

Les verticale des anciennes pluies, scrutées de derrière la vitre dans l’impatience de nos enfances, avant de partir loin, relaient dans Peur les verticales des cordes urbaines entre lesquelles zigzaguent un saxo tâtonnant et un violon titubant, et quel rapport avec les verticales de roc et de glace ?

Je dirai : paysage mental, murs de New York ou de l’Aiguille du Fou, souvenir des villes, paysages où transi d’angoisse on lève la tête dans le matin glacial, Manhattan ou l’Aiguille du Trident – ma seule PEUR panique un matin de roche rouge et de glace il y a juste vingt ans avec mon ami R. fracassé vingt jour après au Mont Dolent -, et voici :

Que je repars ce matin avant l’aube, par grand beau se levant, avec Peur de François Bon et de ses musiciens au walkman, prêt à gravir ce couloir d’effroi, un pas sur l’autre, entre les hauts piliers comme de gratte-ciels – On avait traversé des villes sans personne -, et la neige glacée crisse comme les instruments de Peur, mais les crampons s’accrochent comme les tampons aux parois de verre des villes de fer et de béton :

On progresse, le couloir est à la fois paroi trouée de fenêtres comme les buildings hallucinés de Buzzati, et cela :

Quand on ferme les yeux pour souffler, les verticales basculent et voici les ravines bleutées devenues allées de cimetière – Tu marchais dans la maison des Morts -, tout devient Labyrinthe aux yeux fermés un instant, tes morts te pèsent et te soupèsent puis tu entends une voix pure, peut-être le jeune poète de Rilke – Nous manquons d’invocations sorcières –, enfin tes yeux clairs se rouvrent et retrouvent les horizons de plus en plus larges à mesure que tu montes vers le ciel grand ouvert, la PEUR aiguise les marches mais de la surmonter te sort de l’impasse et de là-haut tu vois mieux ce qui te manque et qui te manque, à qui tu manques – Et comment on est venu on sait pas, et où tu vas t’en sais rien ? – mais de moins en moins de PEUR tout en haut du couloir d’angoisse, à monter on surmonte la PEUR, et voici :

Rando15.jpgL’arête atteinte, l’équilibre entre deux vertiges, étroite rue où danser – Là-bas murs et seringues, voilà pour manger, trajets tracés, tous les bruits du monde -, ici l’ouvert par delà l’obscur et l’indistinct :

Vaincue la PEUR à l’instant, dis-tu, au jour partagé, songeant à eux, mais qui t’attend demain là-bas, l’angoisse et l’effroi tôt l’aube…

Cette divagation de rando suit les séquences lues (François Bon en diseur d’extrême sensibilité) de Peur, sur ses textes (cités ici en italiques) et des compositions de Dominique Pifarély (violon), avec François Corneloup (sax baryton), Eric Groleau (batterie) et Thierry Balasse électro-acoustique).

Peur. 1 CD chez Poros éditions, 2008.

Le texte intégral de Peur peut se télécharger sur internet.

Image : peinture de Buzzati ainsi légendée : Quando la grande montagna all’improvviso diventa la nostra vita, la nostra città, la nostra vecchia casa, l’antica nostra tomba.

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instructions pour un blog

Photographie n° 1 : scène, pizzicato.

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Est-ce le même instrument, lorsqu’on quitte l’archet et qu’on joue uniquement pizzicato ? Est-ce le même usage du pizzicato si c’est en acoustique, ou si c’est électrique avec les boucles ? À quel moment on décide que ce ne sera plus avec l’archet mais avec les doigts ?

Photographie n° 2 : la salle vide.

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Sur la scène, les balances, les réglages, les tentatives : les fragments de son qui viennent sont toujours ceux qui amorcent le flux à venir tout à l’heure. La matière Pifarély. Et puis, à un moment donné, c’est prêt. Comment on le sait ? À partir de ce moment-là, ne jamais revenir sur le plateau, pourquoi ? Mais on voit le musicien souvent assis au fond de la salle, immobile, pourquoi ?

Photographie n°3 & 4 : loges.

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Donc, une fois le plateau prêt, et dans les deux heures au moins qu’il reste avant de jouer, ne jamais se séparer du violon acoustique. Mais plus aucune bribe qui soit la musique jouée sur le plateau, ou qui sera jouée. On reconnaît les mondes source : Haydn, Bach. C’est le moment que j’aime bien, quand se laisser aller à toute cette mémoire (au fait, c’est quoi la mémoire d’un violoniste ? c’est comme on récite un texte, ou bien parce que les doits savent – Grappelli, Ponty, tant et tant d’autres). Et puis, tout à la fin, souvent, juste une gamme, très simple, très lente, qui dure. La game comme aboutissement. Une fois, un billet du blog s’intitulera simplement : gammes.

Photographie 5 : isolement.

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Toujours ce moment où plus rien, on dirait, ne le rejoint. Pourtant, ce ne sont pas des endroits de luxe. On a cantiné (ah, la gastronomie des loges, dans le circuit jazz, au bonheur des Lidl, Hyper U et autres commerces de proximité dans les zones où sont aussi placés les “espaces culturels” – la barquette de céléri rémoulade et le pâté sous plastique). Est-ce qu’il y a un travail volontaire à faire, pour arrêter le monde ou l’éloigner, ou préparer l’écoute ? Est-ce que le violon est présent, dans ces moments où, juste avant la scène, on s’en est séparé ?

Et il y a forcément un moment où passeront sur ce blog quelques musiciens, lassés de leur dispersion sur 36 MySpace, voire même un peu jaloux de l’intitiative DP, peut-être ils nous diront ici ce qu’il en est pour eux, de cette préparation, ces étapes ? Rituels, simples habitudes, obligations techniques ?

(photos : Nevers D’Jazz, mars 2007)

violon double

Dominique Pifarély Trio / Jacky Molard Quartet

La Passerelle . Saint-Brieuc . Vendredi 12 décembre 2008

 

silo

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D’abord, cette image. Non pas un bête silo anonyme, mais bien ce volume familier, la route à ses pieds si souvent empruntée, à vélo ou dans la 2CV paternelle, en revenant de la gare. Vide, plein, je n’ai jamais bien su, hors le ballet des camions pendant les moissons.
Point d’ancrage : le silo, témoin silencieux de nombreux allers-retours, conservateur attentif de ce qu’il s’agit de faire surgir, ce dans quoi nous sommes lancés : dire — quelle temporalité, quelles tensions —, jouer — quelles constructions sonores, pour quel monde ?
Préserver tous les échos possibles de la langue, mots et sons confondus.

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Souvenir, en repassant dans ces traces

voix, souffle, cordes

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Si le blog, dont DP m’offre l’entrée, c’est les coulisses de son chemin de scène, de composition, de partages musicaux, alors de mon côté questionner ce dont il ne parle jamais.

Qu’est-ce qui spécifie celui qui joue d’un instrument à cordes, d’un autre qui joue d’un instrument à souffle, alors qu’évidemment ils ont la même posture, et se fondent ensemble dans la même musique (DP avec François Corneloup, avec Louis Sclavis, avec Sylvain Kassap : ces instants où on saurait à peine démêler les sons).

Reprenons l’énoncé de la question : vous voulez bien visionner 2’00 (exactement deux minutes) d’un dialogue violon et baryton, DP et François Corneloup, Avignon, mai 2007 ? C’est ici :

Dominique Pifarély, François Corneloup (avec Eric Groleau, batterie) : dialogue violon & sax baryton, 2’00

Et d’autre part, qu’est-ce qui spécifie le violon, instrument le plus universel, le plus ancien (dans ses modèles d’origine à une seule corde frottée ? – aussi vieux que la flûte de roseau qui sert de même origine à ceux des anches ?), par rapport aux autres instruments à cordes ? Le piano a sans doute le même rapport de dérive mentale qu’autorise le violon – tant de musiciens jouent de leur instrument et de piano : ce n’est pas le cas de DP. Quand il compose, il écrit devant sa feuille blanche, et non pas assis devant clavier.

Mais le violon, qui est en prise avec l’architecture mentale, semble rendre physique ce qui est imaginé ou pensé, va vite et joue dans l’aigu, est-il d’un autre rapport au corps, via cordes pareillement frottées, que le violoncelle, dont la tessiture est plus grave, se tient entre ventre et genoux, et s’accorde à la voix ? DP joue beaucoup avec Vincent Courtois, j’aimerais l’entendre ici répondre, ou Vincent Segal (qui en ce moment joue acoustique dans les récitals poésie de Marianne Faithfull, musique aussi abstraite que celle de DP, dans ces répertoires-là, mais pas la même traversée sonore que dans ces duos qu’on essaye violon et texte)…

Est-ce que c’est rêver, de penser qu’un espace comme ce blog pourrait inaugurer ce genre de discussion, qu’on vous entende parler de ça, vous les musiciens ?

Les souffleurs (Kassap, Collignon) mêlent la voix à leur jeu, les violoncellistes (en tout cas Vincent S) aussi. Pas les violonistes. Je me souviens avoir longtemps eu près de moi le livre sur le violon de Yehudi Menuhin (pensée pour Ricardo Perlwitz, mai 2008, le livre était chez lui) intitulé simplement L’Art du violon : presque le premier tiers du livre était consacré à des exercices sans violon (exercices de respiration, d’étirements, ou bien, par exemple : un doigt de la main gauche essaye de se décoller du doigt de la main droite qui reste accroché, bout de doigt à bout de doigt), exercices donc tout de silence – et qui m’occupent en partie, dans ces heures que m’a apprises DP, être dans la salle longtemps avant le temps noir de la lecture…

Photos : ci-dessous le violon “acoustique” de DP (l’autre est équipé d’un chevalet Barcus Berry, pour les parties électriques), mais c’est celui-ci qu’il a dans les loges ou pour le travail, et dont il ne laissera jamais l’étui à deux mètres, ou dans la voiture, même si le bistrot du rendez-vous est juste en face. Et ci-dessus DP avec Sylvain Kassap, Banlieues Bleues, mars 2005.

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Dans la nuit

Répétition de “Dans la nuit”, Cité de la Musique, Paris (3 décembre 2005).

Ca a quelques années (mais on vient de le refaire à Poitiers, au “TAP cinéma”, si, c’est comme ça que ça s’appelle, pour Théâtre Auditorium de Poitiers, tu viens, ce soir je t’emmène au Tap, je vous jure, il y a des gens qui choisissent ce nom et d’autres qui avalisent ; si on me demandait de jouer au TAP musique, ça me foutrait les jetons…), et à part ça c’est toujours un film magnifique, et un beau spectacle.

“Dans la nuit”, film muet de Charles Vanel, musique de Louis Sclavis (Louis Sclavis, Vincent Courtois, François Merville, Jean-Louis Matinier, Dominique Pifarély).

 

petit portrait d'Eric Groleau

eg1Quand on est ensemble, évidemment on en rigole : nous sommes liés tous trois par l’enfance à un mouchoir de poche. Les parents de Dominique Pifarély avaient cette maison à “La Tourenne”, hameau près Blanzay, et c’est là qu’il travaille une bonne part de son temps, pour ma part j’étais en 6ème quand nous sommes arrivés à Civray, y suis resté jusqu’à la terminale, et Eric Groleau a eu, lui, toute son enfance à Chaunay ou auprès, s’est formé à l’École de musique de Civray, qu’a beaucoup fréquentée aussi mon propre frère. Seulement, il n’y avait aucune chance – âges, parcours – pour que nous nous rencontrions, même sur l’espace de ce canton de la Vienne enclavé entre Charente et Deux-Sèvres.

Et pourtant, oui, ça compte, et c’est Éric qui fédère ça le mieux : en sa présence je retrouve le parler poitevin, mais lui il est une vraie mine de cette culture populaire, adverbes par quoi la vieille société rurale jaugeait le monde en devenir.

C’est mystérieux, de savoir ce qui vous pousse, enfant, à choisir la batterie. Éric Groleau raconte qu’il était en train de répéter ses leçons de débutant, dans une des salles poussiéreuses (en général, “l’ancienne mairie” ou tel lieu municipal, voir La Mort de Brune de pierre Bergounioux, c’est à Brive mais c’est pareil) vouées à l’École de musique dirigée par Charles De Cock (qui fut mon prof de musique en fin de collège), quand Lolo Bellonzi entre, regarde le gamin de 9 ans, qui jamais n’avait entendu parler du monsieur, lui fait signe de continuer, puis de continuer encore. Quand Éric s’arrête, sans comprendre, Bellonzi lui dit qu’il a compris le rythme et que c’est bien, mais qu’ensuite il faut le garder : alors vas-y, mon gars, refais exactement ta mesure, et tu tiens 8 minutes… Le gamin s’exécute : – Je te prends comme élève.

Ce qu’il n’avait en rien demandé, le Groleau. Après, savoir comment ça se transmet. Ce qui passe par les cours, ce qui passe parce que le prof un jour vous demande au débotté de le remplacer, et ce qui passe aussi par les musiciens en visite, les rencontres, le détail du matériel qu’on installe. Ils ne sont pas très bavards, les batteurs. Puis c’est un vrai prof, le Lolo Bellonzi, un jour il signifie à Éric qu’il doit aller tenter sa chance tout seul, la tenter ailleurs. Ce sera Poitiers et la percussion classique, et puis très vite Paris, les petits clubs, l’école du jazz.

J’en sais très peu d’Éric à part ce qu’il nous dit par bribes. Sa complicité avec Pifarély est réciproque : l’autre soir, à Poitiers, une très vieille affiche avec lui, Éric, que je reconnaissais pas, intitulée Éric Groleau Quintet, et la mention Dominique Pifarély violon (et le nom aussi du copain Kassap). Le batteur a encore plus de travail que nous autres, quand on se retrouve : l’installation, les réglages, les balances micro par micro, ses cymbales (peu lui importe apparemment de jouée sur une batterie louée sur place, mais les cymbales il les apporte, faites à mon toucher, dit-il).

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Ce que je sais, c’est cette force très nette d’une frappe qui refuse les fioritures. C’est même là qu’ils forment un couple compliqué, Pifarély et lui. On essaye plusieurs prises, et puis la dernière, en bout de fatigue, va être la plus dépouillée, la plus simple, et là, on sait que ça marche. Dans ce cas-là, Éric on ne le lui dit pas en mots : quand il nous regarde avec ses yeux tout étonnés, on pige que pour lui aussi c’est une énigme.

On a répété un truc, on s’attend à ce que ça parte sur cela, et non, il est complètement dans un autre vide, vous mettez les mots sur un rythme tenu peut-être à à peine le bruit d’un souffle, et à peine on a arrêté, on le voit jouer à plein biceps : bizarre aussi, chez lui, cette sur-réserve du corps, comme s’il fallait un moteur de camion pour assurer derrière la voiture de course. Vous voulez voir ?

Eric Groleau, rehearsal, Avignon, mai 2007, 1’30

Et sans doute qu’il faut ça, les tournées, les croisements, la durée, pour qu’un “trio” comme celui que viennent d’enregistrer Éric et Dominique avec Julien Padovani soit possible : batterie et violon parfois indissociables.

Il est comme les autres musiciens que croise Pifarély : on joue, et on s’en va, les expériences se croisent, on peut retrouver Éric Groleau dans plusieurs duos ou formations 1 2 3 4 5 et suivre MySpace…

Quand j’ai travaillé sur mon Led Zeppelin, la figure centrale c’était Bonham. Alors, ces trois ans, j’écoute toujours beaucoup ce que joue Éric, la vibration même d’une peau de grosse caisse, la façon dont il tient sa caisse claire à main gauche. La façon où, contrairement à nous, il semble capcable de mener une vie ordinaire, parler ou plaisanter, jusqu’au moment où il entre en scène, même si, contrairement à nous aussi, ce ne sera pas forcément le même Éric, cheveux préparés et débardeur pour le jeu. Alors plusieurs fois, des aphorismes que Lolo Bellonzi enseignait à Éric ont passé dans la bouche de Bonham, qui lui n’a pas eu de prof de batterie :

“Quant tu frappes, imagine que tu as une goutte d’eau au bout du doigt, et tu veux t’en débarrasser.”

“Quand tu frappes, imagine toujours que tu attaques la peau par en dessous.”

Éric Groleau, ce mois de septembre, s’est fait voler chez lui son ordinateur, le goujat a même embarqué le disque dur des sauvegardes, avec les photos des enfants et tout ce qu’on garde dans un ordi : il y en avait d’autres, des aphorismes de Bellonzi ?

FB

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nordic tour, images

Du 1er au 24 octobre 2008, Dominique Pifarély Trio en Finlande, Scandinavie, pays baltes… Route, beaucoup. Manutention, quotidienne. Belles salles de concert (Estonie), bière artisanale et sauna (Finlande), public disponible (partout), musique qui grandit. Et un salut à Charles Gil, grand ordonnateur des tournées nordiques.

 

pour (ré)inaugurer nos pensées (rêveries) sur la musique

Sur mon 1er site, on trouvait une page de textes et de liens, réflexions sur la musique, la politique, quelques événements… Ce blog, tracé en parallèle au nouveau site, vient en écho, avec l’envie d’y retrouver certains porteurs d’exigence, qu’on invitera ou citera ici. Ce texte de Célestin Deliège nous revient en mémoire à la lecture de cette intervention de Benjamin Renaud découverte récemment, plus pour les précautions prises avec l’idée de “l”instant” que pour la présence partagée d’Adorno.

Et puis un pastiche auquel je m’étais livré il y a quelques années :

Les musiques possibles, je ne les vois donc pas du tout comme parodiques, et le jeu (l’espace) entre elles serait tout sauf “ludique”. Le but serait de justifier pleinement ce qu’il y a de plus artisanal dans la musique, de plus raffiné, de plus petit, de plus vieux, de plus subtil, de plus maniéré même, sans revenir à rien de ce que la modernité a sapé. Tout au premier degré, résolument, humblement.

La difficulté, c’est qu’aujourd’hui, en France, il y a ceux qui méprisent légèrement la musique – “art du passé”, un peu comme on l’a dit de la peinture -, ou la pratiquent de façon ironique, sans trop y toucher (découpage, citations) ; et de l’autre, comme pour leur donner raison, ceux qui confisquent l’idée du “grand genre” (le “vrai truc”), au profit d’une musique biologique, pleine du pathos de l’authenticité, d’images sulpiciennes, d’hymnes au père et aux héros sans grade, de bien-écrire et bien jouer, de terroir et de racines (Maréchal, nous voilà !).

Entre le renoncement désinvolte des “branchés” et le passéisme oiseux des “stylistes”, il y a tout de même assez de place pour travailler.

Lire le texte original de Pierre Alferi sur remue.net.

DP

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Poros, c’est […] une voie maritime ou fluviale, l’ouverture d’un passage à travers une étendue chaotique qu’il transforme en un espace qualifié et ordonné, introduisant des voies différenciées, rendant visibles les voies diverses de l’espace, orientant une étendue d’abord dépourvue de tout tracé, de tout point de repère. […] Dire que poros est un chemin à frayer sur une étendue liquide, c’est souligner qu’il n’est jamais à l’avance tracé, toujours effaçable, toujours à retracer de façon inédite.”

Sarah Kofman, “Comment s’en sortir” (éd. Galilée)


Des textes pour accompagner la musique, pour laisser les sons s’imaginer. Des mots autour, à côté, pas loin, en lien ou sans lien. On mettra en ligne des vieux textes, des commentaires, des images de tournée, ou du monde, des regards, et on sollicitera ceux qui nous accompagnent, d’une manière ou d’une autre.

Ca ne sera peut-être pas très régulier, ça sera comme ça. Provisoire.

DP